GILLIAN BRETT

Phusis, Hubris, Debris

2019

Au sol/on the floor:

#Baotou

Plastique ABS, PMMA, eau, feuille LCD, bois, or, argent, cuivre, résine, mousse polyuréthane, silicone, LED
ABS plastic, LCD panel, PMMA, water, wood, PU foam, silicon, gold, copper, silver, resin, LED,
approx. 220 x 170 x 40 cm

Au mur/on the wall:

#Samhara Kali

Plastique ABS, PMMA, eau, feuille LCD, bois, or, argent, cuivre, résine, mousse polyuréthane
ABS plastic, LCD panel, wood, PU foam, silicon, LED,
100 x 90 x 23 cm

Dans l'angle/in the corner:

#Bayan Obo shell

Plastique ABS, feuille LCD, bois, silicone, LED
ABS plastic, LCD panel, wood,silicon, LED,
30 x 25 x 20 cm

photography : Aurélien Meimaris

Phusis, Hubris, Debris est née d’une réflexion sur le décalage de représentations qui existe entre ce qui est appelé «nouvelles» (ou hautes) technologies et technologies «vertes» d’un côté et la réalité de leurs processus de fabrication industriels de l’autre. En particulier, la question de l’extraction et du raffinage des terres rares, groupement de dix-sept éléments indispensables à la production de la quasi-totalité de ces technologies, de la téléphonie aux batteries en passant par les éoliennes et les panneaux solaires, reste souvent impensée. Or ces procédés entraînent le rejet massif d’éléments toxiques (métaux lourds, acide sulfurique) ainsi que d’éléments radioactifs (uranium et thorium), avec de désastreuses conséquences environnementales et humaines autour des lieux de production.
Cette oeuvre évoque le lac de Baotou, en Mongolie Intérieure (Chine), plus grand site mondial d’exploitation de terres rares, où les effluents toxiques sont stockés dans un lac artificiel de 10 km² dont les trop-pleins sont rejetés dans le fleuve Jaune. Cette étendue de boues noires et nauséabondes, ayant rendu les environs inhabitables et radioactifs, et polluant le reste du lit du fleuve, constitue en quelque sorte le contrepoint invisible à l’engouement technologique de ce début de siècle.
L’oeuvre est constituée d’un bassin posé sur des dalles à cristaux liquides rétro-éclairées. Ces dalles, brisées et altérées, proviennent d’écrans récupérés alors qu’ils étaient voués à la destruction. Sur l’eau voguent morceaux de plastiques et composants électroniques, tantôt recouverts de feuilles d’or, d’argent ou de cuivre. Les rives du bassin sont composées de coques de plastique de machines électroniques (écrans, imprimantes, etc.) fondues et agglomérées. Le processus de récolte de ces machines, trouvées dans la rue, récupérées chez des particuliers ou dans des entreprises, pose aussi la question plus générale du recyclage de ces équipements mis au rebut car obsolètes ou défaillants.

Phusis, Hubris, Debris was born from a thought on the representations gap that exists between what is called "new" (or high) technologies and "green" technologies on one hand and the reality of their industrial manufacturing processes on the other. In particular the question of the extraction and refining of rare earths (a group of seventeen elements essential to the production of almost all of these technologies, from telephony to batteries, wind turbines and solar panels) often remains unthought-of. However, these processes lead to massive releases of toxic elements (heavy metals, sulphuric acid) as well as radioactive elements (uranium and thorium), with disastrous environmental and human consequences around production sites.
This work evokes the Baotou lake (Inner Mongolia, China), the world's largest rare-earth mining site where toxic effluents are stored in a 10 km² artificial lake whose overflows are discharged into the Yellow River. This black, foul-smelling sludge, which has made the surrounding area uninhabitable and radioactive and is polluting the rest of the river bed, is a sort of invisible counterpoint to the technological infatuation of the beginning of the century.
The work consists of a basin placed on lighted LCD panels. These panels, broken and altered, come from screens collected when they were doomed to destruction. On the water float pieces of plastic and electronic components, sometimes covered with gold, silver or copper leaves. The banks of the basin are made up of plastic shells of electronic machines (screens, printers, etc.) melted and agglomerated. The process of collecting these machines, found in the streets or recovered from individuals or companies, also raises the more general question of the recycling this equipment, discarded because considered obsolete or deficient.
Phusis Hubris Debris